La mer, un voilier, des marin·e·s que l’on ne voit presque pas. Des activistes, des militantes associatives, des pêcheurs racontent des situations, des convictions et des modes d’action pour dénoncer les politiques migratoires et la fermeture des frontières. En Tunisie, une lutte se vit et s’organise au jour le jour. Et nous imaginons que nos marges de manœuvre, à nous – venu·e·s du Nord de la Méditerranée -, sont dans les liens qui se tissent au gré de ce voyage.
Les Films
Dans la Jungle de Calais, un briquet passe de main en main, d'histoire en histoire.
Le projet est né de la situation de grave crise alimentaire que vivent les exilé-es à Nantes cet été [2019]. Les restaurants des maisons d’accueil de jour sont débordés, certains ferment pour l’été et spontanément des bénévoles se sont mis à cuisiner pour pallier le problème d’accès à la nourriture. Avoir un lieu pour récupérer les dons, les stocker, un lieu pour cuisiner qui est ouvert à toutes et tous paraissait indispensable ! C’est une cuisine des solidarités qui se donne trois missions principales : être un lieu de collecte et de stockage des denrées alimentaires, mettre à disposition une cuisine et du matériel et enfin être un point de départ pour les distributions de nourriture à celles et ceux qui vivent dans les lieux occupés.
Comment ça naît, un bidonville ? À Metz, le scénario est (à peu de choses près) toujours le même. Cinq générations de migrants se sont succédées, depuis 2012, dans la capitale mosellane, étape incontournable pour les demandeurs d’asile venus d’Europe de l’Est, déposés par les passeurs, attirés par le guichet unique où ils enregistrent leur première demande. Cinq saisons et le même camp se reforme inlassablement, toujours à peu près aux mêmes périodes de l’année, peu de temps après la trêve hivernale, quand les expulsions ne sont plus interdites, et toujours au même endroit, avenue Blida, où les autorités ont concédé un parking boueux en face d’un incinérateur pour que les femmes, hommes et enfants puissent poser leur tente. C'est là que nous vous emmenons, donc. D'un camp Blida à un autre. Du démantèlement de novembre 2016 à celui de novembre 2017.
Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.