A des décennies d’écart, à deux bouts du territoire, deux films essaient de témoigner des luttes locales qui s’organisent face à l’industrie nucléaire française.
Ces deux films n’ont rien à voir si ce n’est leur sujet. Ils sont même aux antipodes, entre un très court expérimental contemporain et un film des années 80 s’assumant comme un « reportage ». Des ponts, on a pourtant envie d’en tisser pleins entre Plogoff et Bure (ou d’autres luttes des dernières années), que ce soit autour des modes d’organisation ou des moyens de répression utilisés par l’État.
Si ces deux exemples donnent deux films si différents, c’est dû aux complexités et aux spécificités des luttes antinucléaires : des conflits très localisés et avec des périodes de recours juridiques données mais dont les conséquences environnementales s’étendent sur une durée inimaginable. D’où l’envie, dans un même geste de ciné, de parler du présent et du futur. Tous deux films signés collectivement, « Le dossier Plogoff », le temps d’être achevé, est sorti après la victoire bretonne alors qu’ »Absences » est né d’une envie de créer rapidement sur la lutte meusienne sans attendre.
Si on a envie de faire résonner ces deux films aujourd’hui, c’est aussi que Bure rentre justement cet automne [2021] dans la phase du projet décrit dans Plogoff : l’enquête publique pour la déclaration d’utilité publique. Ça donne forcément envie d’appliquer la jurisprudence bretonne en Meuse. Si le festival des Burelesques a dû être repoussé à cause du pass sanitaire, le camp antinucléaire des Rayonnantes aura lieu du 16 au 26 août, avec cette actualité en ligne de mire.