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Le film

Synopsis

Les vacances se terminent et il est temps pour les collégiens de regagner leur pensionnat, un lieu sans joie où les professeurs, des adultes obtus, leur infligent des punitions sévères et les privent de liberté et de créativité. Quatre d’entre eux, punis avec un « zéro de conduite », décident de se rebeller, avec la complicité d’un nouveau surveillant, Huguet, plus proche de la mentalité des jeunes que de celle, rigide, des autres adultes.

Fiche Technique

Réalisation :
  • Scénario : Jean Vigo
  • Photographie : Boris Kaufman
  • Son : Marcel Royné
  • Musique : Maurice Jaubert
  • Production : Jean Vigo
  • Société de distribution initiale : Gaumont
  • Format : Noir et blanc – Son mono – 1,37:1
  • Distribution
    • Jean Dasté : le surveillant Huguet
    • Robert Le Flon : le surveillant Parrain, dit Pète-sec
    • Delphin : le principal
    • Du Verron « Blanchar » : le surveillant-général, dit Bec-de-gaz
    • Louis Lefebvre : l’élève Caussat
    • Léon Larive : le professeur de chimie
    • Gilbert Pruchon : l’élève Colin
    • Émile : Madame Colin, dite Mère Haricot
    • Gérard de Bédarieux : l’élève Tabard
    • Louis de Gonzague-Frick : Frick, le préfet
    • Constantin Goldstein-Kehler : l’élève Bruel
    • Henri Storck : le curé
    • Michèle Fayard : la fille du gardien
    • Félix Labisse : le premier pompier
    • Albert Riéra : un veilleur de nuit
    • Georges Patin : le deuxième pompier
    • Raphaël Diligent : le troisième pompier
    • Georges Vakalo : le quatrième pompier
    • Louis Berger : Le correspondant
    • Georges Berger : le gardien
    • Natale Bencini, Leonello Bencini : des acrobates
    • Georges Belmer, Émile Boulez, Edgar Cabrol, Maurice Cariel, Jean-Pierre Dumesnil, Igor Goldfarb, Lucien Lincks, Charles Michiels, Roger Porte, Jacques Poulin, Pierre Regnoux, Ali Ronchy, Georges Rougette, André Thille, Pierre Tridon, Paul Vilhem : des enfants
Pays :
Langue : français
Genre : ,
Public :
Durée : 44min29
Date : 1933

Licence

L'avis de HorsCiné

Zéro de conduite, c’est une ode à la liberté. C’est un grand film de révolte. Jean Vigo raconte l’histoire simple d’enfants à l’école, qu’on tente de museler. On les empêche de jouer, de rigoler, d’expérimenter, de bouger, de s’exprimer. Certains ne supportent pas, alors ils préparent une révolte, patiemment. Et ils vont jusqu’au bout, et défient l’autorité. Alors on voit leurs corps se libérer, on entend leurs voix. Et ils nous entraînent avec eux. Parce qu’on a toutes et tous étaient ces enfants empêché⋅es qui ont voulu se libérer des adultes, au moins une fois. Presque 90 ans plus tard, ce film nous touche toujours, et nous avons toujours envie de dire : « Monsieur le professeur, je vous dis merde ! »

image du film

Autour du film

Un film censuré pendant douze ans

Ce film a été tourné en 1932 par Jean Vigo dans le collège de Saint-Cloud où il passa lui-même une partie de sa scolarité. L’institution scolaire y apparaît répressive et fermée. Le film est jugé « antifrançais » et, sous la pression et la menace de représailles des Pères de famille organisés, il n’obtient son visa d’exploitation qu’en 1945, après la Libération. C’est le premier film français à avoir été interdit officiellement par la censure française. Cette censure a lancé le film qui commença une carrière dans les ciné-clubs belges.

Dans le documentaire “Cinéastes de notre temps” de Jacques Rozier, consacré à Jean Vigo, son ami Albert Riéra qui a participé au film s’exprime à propos de cette censure. Avant de présenter le film aux autorités qui délivraient le visa d’exploitation, Albert Riéra lui a conseillé de couper la séquence où l’on voit les enfants sur le toit jeter divers objets sur l’assemblée, et rapporte la conversation qu’il a eue avec lui : « Cette séquence-là mon vieux, on va te la couper. C’est ton premier film, tu devrais faire quelques concessions pour ce premier film, et puis ensuite tu en feras d’autres, et quand vraiment tu auras donné ta mesure, tu pourras faire ce que tu voudras. Et là il m’a regardé, et vraiment c’était tragique son regard, il m’a dit : Toi tu es en bonne santé, tu as le temps, mais moi je n’ai pas le temps, alors il faut que je le fasse tout de suite ».

Source : Article Zéro de conduite (film) de Wikipédia en français (auteurs). Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.

Jean Vigo, une étoile filante

Jean Vigo a 27 ans lorsqu’il réalise Zéro de conduite. Il est le fils de l’anarchiste Eugène Bonaventure Vigo, dit Miguel Almereyda (qui est l’anagramme de « y’a de la merde »), directeur des journaux La Guerre sociale et Le Bonnet rouge.

En 1917, son père se reconvertit au pacifisme après avoir mesuré les horreurs de la guerre et est arrêté et incarcéré à la prison de Fresnes. Il est retrouvé mort, étranglé avec son lacet de chaussure dans des circonstances douteuses. La vindicte de l’extrême droite est virulente et menaçante, et la famille se cache. Il reste durablement marqué par ces injustices, qui le mène à la révolte, laquelle transparaît dans son œuvre. Rejeté de lycée en lycée, tenu à l’écart par ses camarades, il est pris en charge par son grand-père par alliance Gabriel Aubès, photographe à Montpellier, qui l’initie aux images.

Jean Vigo est connu pour deux films, qui influeront le futur développement du cinéma français et mondial : Zéro de conduite (1933) et L’Atalante (1934). Auparavant, il avait aussi réalisé : À propos de Nice (1929) avec Boris Kaufman, un film muet examinant les inégalités sociales du Nice des années 1920, ainsi que le film La Natation par Jean Taris (1931), une élégante étude du nageur Jean Taris.

Malade depuis plusieurs années, Jean Vigo meurt à Paris de septicémie. Il est enterré au Cimetière parisien de Bagneux.

Source : Article Jean Vigo de Wikipédia en français (auteurs). Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.

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