Diseponti, des murs et des fissures
Clément Delage - Jules Ribis
Documentaire / 1h56min40 / 2012 / France / dès 11 ans / CC BY-NC-SA
Le film
Synopsis
Fiche Technique
- Auteurs et réalisateurs : Clément Delage et Jules Ribis
- Traductions et interprétation arabe : Iyas Hassan
- Musique : Sami Chaibi et Tiztou
- Mixage son : Matthias Berger
- Traductions : Iyas Hassan, Valeria Vitrano, Yousef Hammouda, Lucio Dallagiacoma, Jean Davis, Rémi Durel, Sonja B. Berg, Marie Schneider, Diletta Corini, Sophie Chadelle, Kristin Heinecke, Emmanuel Launay, Carmen Lemoigne, Nicolas Delage
- Sous-titrage : Clément Delage, Valeria Vitrano, Lilian Lefranc
- Graphisme : Sophie Vissière, Romain Bernard
- Sérigraphie : Cyril Vanweensberge
- Production : Tarim
- Coproduction : Ciné 2000
- Versions sous-titrées : français, italien, arabe, allemand, anglais
- Image : Couleur
- Format de prise de vue : HD
- Format de diffusion : DVD, Blu-ray, HD quicktime, DCP
- Ratio : 16 : 9
- Son : Stéréo
- Avec :
- Alessandro Taddei, Enrico Caravita, Clément Delage, Jules Ribis, Redouane « German », Fatme Ezzeddine, Hassan Ezzeddine, Virginia Paradinas, Roberta Virgilio, Hadi Al-Mawla, Ahmad Delbani, Issa Ghabriss, Ibrahim Omais, Hussein Salman, Rayan Abbas Istanbouli, Mohamad Kassir, Haidar Ahmad Hassan, Ahmad El Sarris, Mohamad Elsarries, Hasan Baydoun, Mohamad Sekmani, Hanie Chamboura, Ali Ibrahim Omais, Zahraa Omais, Abbas Omais, Bob Bahsoun, la sœur de Tordo, la maman de Tordo, le papa de Tordo, Omayma Ataya, Riccardo Clementi, Ali Beidoun, Samir Harb, Bessem, Feker Taher Mohamad Ateeq, Omar Shalamesh, Haya Abufahra, Taher Mohamad Abd Alrahman Ateeq « Abu Feker », Rawand Ateeq, Ibrahim Mohamad Abukhalil, Motasem Abukhalil, Khalil Gassan Hab Alreeh, Leyth Shalamesh, Zein Abufarha, Alaa Ashkar, Raeda Khalil Hab Alreeh, Mohammad Raed Abu Khalil, Nasser Raed Abu khalil, Ahmed Jamal, the rock band: Camera, Manuela Öztürk, Berna Alpbek, Juli Mathées, Mehmet Alpbek, Heike Mathées, Berivan Inci, le mycologue romagnol, Marzio Fabbri, Tiziana Cenni, Lorenzo Beretta, Tommaso Costa, Ashraf Farhat, Marco Pattuelli, Giulia Marzocchi, Chiara Fabbri, Eleonora Taddei, Alessandro Taddei, Dorotea Ricca, Francesca Costa, Fabio Cavallini, Diego Cavallini, Lorenzo Cavallini, Paola Faccani, Oliviero Marzocchi, Gian Luca Pattuelli, Tahar Lamri, Tiziana Del Pra, Jan Barbieri, Daniele Barbieri, Luciano Titi, Ali Omar Frehat, Ettore Taddei, Cihad Şerif Çevik, Alice Pattuelli, Margherita Ricciardi, Maren Marie Seidler, Barbara Zimmer, Qusay Rushdie Mohiuddin Saaban, Rimah Ararawi, Giovanni Belvisi, Nasir Abukhalil, Aeda Ararawi, Manal Shaban, Feda Abukhalil, Leen Abukhalil, Abdelkarim Shalamesh.
- Et aussi : Marc, Zouzou, Elias le loueur de piano, les potes de Bob, Sarah, Houda et Suzan, à Tyr. Raied Abu Khalil et Mohammad du Akura center à Jénine. Chiara, Francesca, Anna et Leila, à Berlin. La maman d’Ashraf, Claudio, la maman Cavallini, Roberto, Roberta, Mascia, Elettra, Gianluca, Raffaella, le piadineriste de Ravenne, Giancarla, Claudio, Moreno, Francesca, Rita et Punti à Alfonsine. Roberto, Fabiola, et Alice, à Naples.
Licence
Autour du film
Construire l’histoire au moment présent
Les réalisateurs parlent de leur projet : « Partir à la recherche des « espaces d’invention sur le monde ». Passer derrière les rideaux non pas pour un making-off mais pour s’intéresser à un projet au-delà de sa réalisation pratique. Croire au fait que dans ces expériences, ces situations construites, on peut trouver des clefs pour se rencontrer plus en profondeur et développer notre capacité à réinventer nos rapports. S’équiper du dispositif minimum pour capter des images, des sons, des visages, leurs expressions et leurs histoires, être le plus petit possible pour se faufiler dans les interstices sans les perturber. Partir sans écrire l’histoire qui va se passer mais la construire au moment présent en se laissant prendre par ce qui nous entoure. Effacer la frontière entre les réalisateurs et ce qui est filmé. Brouiller les pistes pour entrer pleinement dans une situation et y prendre part.
Diseponti n’est pas un documentaire sur Ponte Radio, mais notre voyage au sein de Ponte Radio. »
Source : http://diseponti.net/index.php?page=Diseponti-le-film
Un documentaire en mouvement
Diseponti est un documentaire en mouvement. Sans domicile fixe. Il oscille entre la Palestine, le Liban, l’Allemagne et l’Italie, multiplie les points de vue et les contextes. Son point de départ ? « Ponte Radio », un projet de théâtre né en Italie et lui aussi nomade, auquel ont participé de 2007 à 2011 des adolescents des quatre pays et leurs familles. Une aventure humaine et artistique que Diseponti met en images.
Les réalisateurs ont saisi à chaud, avec leurs tripes et un matériel rudimentaire, les à-côtés et l’après de ce théâtre pauvre en moyens financiers et dégagé des cadres institutionnels. Après un arrêt sur images d’une année à Toulouse pour peaufiner une production en cinq langues, ils sont repartis entre janvier et mars 2013 sur les traces du tournage, montrer le film là où le temps ne s’est pas arrêté. Avec pour ambition de continuer à dessiner des ponts – « disegnare ponti » – entre les rives de mondes éloignés, parfois même en conflits.
Carnet de voyage
Clément Delage et Jules Ribis ont écrit sur le voyage de présentation du film. Extrait :
« Jénine, Ramallah, Naplouse, Bethléem et Jérusalem. Les cinq premières projections en Palestine nous ont enfin permis de commencer à utiliser le film comme un passe-frontières. Tout comme Ponte Radio utilisait le théâtre pour construire une situation partagée par des personnes aux contextes différents, nous prenons le film comme une clé nous permettant de revenir sur les dernières traces laissées après le tournage, il y a deux ans.
La première semaine passée à Jénine a été plutôt complexe. Entrée en Israël, d’innombrables demi-tours en Cisjordanie avec notre voiture louée, perdus entre colonies et routes sans indications, un cinéma vide depuis 25 ans (22 ans détruit, puis boycotté depuis qu’il est reconstruit), et puis les dvd et les affiches qui ne sont arrivés que la veille de la projection. Face à tous ces murs nous avons “choucrouté” (comprendre “nous avons créé des شقوق” = fissures) : repas et cafés avec les familles, football avec les jeunes, impressions d’affiches sur place, tout se passait comme si nous avions quitté Jénine il y a deux jours.
Nous avons loué un mini-bus pour permettre aux jeunes et à leurs copains de venir depuis le village de Birquin (dans les collines voisines de Jénine) jusqu’au cinéma. Ainsi, le samedi 19 au soir, environ 70 personnes étaient présentes, et pour la grande majorité c’était la première fois dans une salle de cinéma. Première victoire, nous sommes là, le film se déroule, et le public prend la parole à la fin. Un moment très émouvant pour nous, pour le familles qui ont beaucoup apprécié, pour plusieurs personnes qui étaient là et qui nous ont dit n’avoir jamais eu l’occasion de voir un tel film, et puis pour le cinéma, qui voyait qu’un projet réellement proche des gens pouvait ramener du monde dans ce cinéma, même s’il ne contient pas autant d’action qu’un “The Expandables 2” (au programme la même semaine, mais resté sans audience).
Ce soir là, Diseponti nous permettait de faire tomber un autre mur. »
Source : http://diseponti.net/index.php?page=carnets-de-voyage
Entretiens et images d’archives du projet Ponte Radio
Source : bonus du DVD
L'avis de HorsCiné
Diseponti, c’est une aventure. Une grande aventure humaine. Le film nous emmène successivement au Liban, en Palestine, en Allemagne et en Italie, où on fait beaucoup de belles rencontres. L’histoire s’écrit en même temps que Clément Delage et Jules Ribis, les deux réalisateurs, la vivent. Ils sont acteurs du film, et n’hésitent pas à nous montrer le film en train de se faire, via les prises de son. Ils font également part de leur enthousiasme et de leur doute face caméra. En s’appuyant sur le projet de théâtre Ponte Radio, le film s’engouffre dans une brèche et en profite, en interrogeant des habitant·es de chaque pays, pour nous montrer l’universalité de ces échanges. Sans cacher les différences de réactions liées aux contextes locaux. Il parvient ainsi à créer des ponts, à nous les montrer et à nous les faire ressentir.