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Le film

Synopsis

Ariel, un jeune musicien autodidacte oscille entre l’ennui et son désir de musique. Son entourage proche va l’aider à se produire sur scène dans un concert cathartique.

Fiche Technique

Réalisation :
  • Distribution : Ariel Borenstein, Daphné Borenstein, Raya Martigny, Margaux Terrier
  • Chargée de production Pictanovo : Corinne Woittequand
  • Directeur de production : Collège solidaire Lent ciné
  • Chef opératrice : Fanny Dujardin
  • Son : Ludivine Pelé
  • Régie : Alexis Fernandes
  • Montage : Pablo Albandea
  • Montage son : Ludivine Pelé
  • Mixage : Ludivine Pelé
  • Musique originale : Lëster
  • Musique aditionnelle : Ludivine Pelé
Pays :
Langue : français
Genre : ,
Public :
Durée : 18min47
Date : 2019

Licence

L'avis de HorsCiné

Dans Météores, nos repères habituels sont brouillés. On ne sait pas si on est dans de la fiction ou du documentaire. On comprend qu’on est quelque part entre les deux, sans savoir vraiment où, et on se laisse entraîner. A l’image de la première scène, le film prend le temps de nous emmener vers Ariel, un musicien qui se cherche, et qui traîne avec lui une sorte de spleen. Quand il ne crée pas de nouveau morceau, il s’ennuie. Cet ennui a quelque chose de rassurant, dans ce monde où l’inaction est inavouable. Pourtant Ariel n’est pas triste, et son ennui est créateur. Ariel n’est pas seul, mais au contraire très entouré, et on apprend à le connaître par les conversations avec ses proches. Jusqu’au final, mélancolique mais libérateur. Météores est un film sensible.

image du film

Autour du film

Pablo Albandea nous parle de son film

Météores, ça raconte quoi ?

Météores c’est d’abord un portrait, celui d’Ariel, le personnage principal qu’on suit dans sa vie quotidienne. C’est un musicien autodidacte qui a la chance de pouvoir consacrer ses journées entières à la composition de ses chansons. Il passe beaucoup de temps à créer et à écrire dans sa chambre à Paris. Autour de tout ça, j’ai voulu y ajouter des thèmes qui me touchent particulièrement comme l’influence de l’environnement, des ami·e·s, de la famille et des rencontres sur ce qui nous pousse à agir, à créer. C’est aussi un film sur l’ennui, sur la difficulté à trouver des raisons de se mettre en mouvement. Ces raisons sont peut-être ailleurs que ce que nous pensons…

Les personnages du film ont les mêmes noms que les personnes qui les interprètent. Pourquoi ? Quel est la part de réel dans tout ça ? Et c’est qui ces gens ?

Les personnages sont directement inspirés des personnes qui les interprètent. En fait, ce sont les comédien·nes qui sont le point de départ du film. L’idée de Météores m’est d’abord venue parce que j’avais envie de faire le portrait d’Ariel. Daphné, Raya et Margaux font réellement partie de son entourage et ce sont toustes des ami·e·s que j’apprécie particulièrement. Dans mes films, je n’ai pas naturellement envie de me diriger vers des comédien·nes “professionnel·les”. Même si Ariel a déjà pu expérimenter le travail d’acteur, ce n’est pas son activité principale. Ce qui m’intéressait dans Météores, c’était le décalage qui pouvait se créer dans l’interprétation de son propre rôle. Comment on fait pour garder son naturel alors qu’une caméra nous regarde ? Qu’est-ce qu’on accepte de dévoiler et qu’est-ce qu’on garde caché ?

Tu nous parles d’Ariel ?

Ariel c’est un ami de longue date que j’ai rencontré quand j’ai vécu à Paris il y a quelques années maintenant. Je l’ai toujours connu en train d’écrire des chansons et de faire de la musique. Il a commencé tout seul dans sa chambre et j’ai pu suivre toute son évolution. Il m’envoyait régulièrement ce qu’il faisait pour que je lui donne un avis. Et puis on a aussi travaillé ensemble plusieurs fois, on a fait des clips, on a préparé des lives audiovisuels qu’on a joué ensemble en clubs, sur scène…

Son nom de scène c’est Lësterr, c’est vraiment ses chansons qu’on entend dans le film. Allez voir ce qu’il fait, moi j’adore ! Et puis il a aussi tout un tas de side projects comme Ecce Emo ou Asteridae.

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Les dialogues, ils étaient écrits, improvisés, ou un peu des deux ? Et pourquoi ?

Les dialogues ont été totalement improvisés. Ce que j’avais écrit c’était des thèmes généraux, un peu flous et puis quelques informations que je leur demandais de placer au fil de leur discussion. Ce qui m’intéresse c’est vraiment l’accident, l’évènement, le hasard de ce qui surgit et le seul moyen que j’avais pour garder ça c’était de laisser le plus de libertés possible aux comédien·nes. Je voulais que l’interstice entre la fiction et le documentaire fasse écho au thème du film qui parle aussi de ce qui nous influence sans qu’on le sache réellement.

Pourquoi t’as fais le choix d’inclure des plans tournés en argentique ? Tu nous parles de la symbolique de ces plans ?

Alors j’aime beaucoup les techniques vidéo argentiques et analogiques, j’en met tout le temps un peu partout ! Là ce que je voulais c’était des plans en mouvement alors que la caméra restait fixe. Je cherchais volontairement les défauts, les ratures, les griffures. Ça représente justement toutes ces choses constamment en mouvement autour de nous sans qu’on s’en aperçoive. Les plans argentiques font un lien entre le spectateur et Ariel, on a l’impression que ça pourrait être sa vision du monde mais ce sont aussi des choses qu’il regarde sans les comprendre totalement, qui le dépassent.

C’est quoi ce titre ?

Je mets toujours beaucoup de temps à trouver des titres quand je fais quelque chose. Météores ça vient d’un livre qui m’a inspiré quand j’écrivais le film : De la nature des choses. C’est un long poème de Lucrèce, un philosophe de la Rome Antique, qui met des mots sur la pensée d’Epicure. Je ne vais pas m’étendre mais en gros les météores chez Epicure, ce sont tous les phénomènes atmosphériques observables comme la pluie, la foudre, les aurores boréales, etc… Pour lui on pouvait y voir en miniature le mouvement du monde dans son ensemble.

Le tournage, il s’est fait dans quelles conditions ? Et avec quels moyens ?

Le tournage s’est fait avec assez peu de moyens. Le projet a été porté par Lent ciné [l’asso qui porte le projet HorsCiné, ndlr], une association dont je fais partie. On a eu le Fonds Émergence de Pictanovo qui produit beaucoup de projets associatifs dans le Nord. Avec ça je me suis constitué une équipe réduite de personnes avec qui j’avais envie de travailler, notamment Fanny Dujardin à la direction de la photo et Ludivine Pelé au son. Il y a aussi eu le Labo du cinéma lillois l’Univers qui m’a énormément aidé en me prêtant tout le matériel dont on avait besoin pour tourner les plans argentiques.

Et puis pour la post-production on avait plus d’argent ! Du coup j’ai fais une campagne de crowdfunding (merci encore à tous les contributeur·rices !) et j’ai demandé l’aide du Fresnoy, le studio des arts contemporains de Tourcoing pour l’étalonnage et le mixage son.

Et toi, t’es qui ?

Juste un vidéaste. Je fais des films parfois mais je fais aussi d’autres choses comme des installations, des lives audiovisuels ou des dispositifs vidéos pour des pièces de théâtres. J’aime bien expérimenter un maximum de choses différentes !

Merci.

Complément

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