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La Parade, ou la vie en pull bleu

Le film

Synopsis

Laurent c’est le bassiste de Headcases et Gâtechien. En 10 ans c’est quelque chose comme 1000 concerts dans le monde entier, des couvertures de magazines, une dizaine d’albums et une réelle reconnaissance dans ce fameux monde parallèle de l’Underground. Laurent est intermittent et il a décidé d’essayer de faire ses cachets en tournant avec son projet solo : La Parade. La batterie avec les pieds, la basse de la main gauche, le clavier Bontempi à droite, le chant avec la bouche. Un homme orchestre grunge qui se définit « entre Nirvana, Rage Against The Machine et Maurice Ravel… parce que quand je joue sur les touches noires on dirait du Maurice Ravel… ou du Debussy. » Une rock star inconnue, seule derrière le nom de son groupe, rencontre un jeune réalisateur punk, lui aussi tout seul derrière sa caméra. Un film sur le travail, l’âge adulte et le rock’n roll. Il y a le sexe et la drogue, mais il y a surtout le reste.

Fiche Technique

Réalisation :
  • Avec Laurent Paradot
  • Etalonnage : Pierre Barbier
  • Sous-titrage : Rémi Durel
  • Collectif : Ciné2000
Pays :
Langue : français
Genre : ,
Public :
Durée : 1h23min15
Date : 2011

Licence

L'avis de HorsCiné

La Parade ou la vie en pull bleu, c’est un road-movie musical déconcertant et artisanal, un moment amical qu’on partage. Le réalisateur, Jules Ribis, nous livre un portrait simple du quotidien d’un artiste sur les routes, perclus de questionnement quant à son avenir dans la musique. Laurent nous fait voyager dans son intimité, sans filtre, accompagné par la participation active du réalisateur qui ne s’efface à aucun moment.

image du film

Autour du film

Un film documentaire musical, à contre-sens des représentations habituelles

La Parade, c’est le portrait sans concession d’un artiste multi-tâches, énergique mais timide, loin des biopics présentant une image romantisée des artistes. Si les tournées musicales ne rapportent que peu d’argent, Laurent parcourt les routes pour vivre sa passion : la musique. Il aime partager celle-ci, quel que soit le nombre de personnes dans les salles. A contre-pied de la star, Jules Ribis organise un portrait d’un homme passionné, à tous les moments de la journée ou de la nuit, sur scène ou au petit matin autour d’un café. Constamment dans le cadre, Laurent se questionne sur la possibilité de laisser une trace par son art. Ce n’est pas un “vrai travail” comme celui de son père, comme il l’explique au cours d’une des nombreuses conversations avec le réalisateur. Représenter l’incertitude et l’oscillation entre l’envie de continuer et celle de s’arrêter est un geste radical, mettant en cause les représentations fantasmées de la vie d’artiste. Loin des strass et paillettes, la vie en pull bleu est une vie d’artiste, frugale et revendicative.

L’improvisation constante : un récit à part entière

Dès l’introduction, Laurent s’adresse au réalisateur. Par cette action, le cinéaste rappelle aux spectateur⋅rices dans leur rôle, celui de regardants actifs. Tout comme notre musicien, Jules Ribis crée son art avec peu de moyens, laissant une place considérable à l’improvisation et l’expérimentation. Les longues conversations de voyage entre Laurent et Jules affirment l’envie de laisser filer ce qu’il se passe, ce qu’il se dit. Si nous ne voyons le réalisateur qu’à une seule reprise, il a un rôle essentiel dans le film, participant de sa voix et de son corps au voyage de l’artiste. L’image saute et bouge, la mise au point tarde à se faire : l’image devient pogo, l’improvisation continue de tourner, elle a le contrôle sur la suite des événements. Tout cela consolide un sentiment de film en direct. Vers la fin, Laurent énonce que la “caméra force à faire des choses incroyables” : ce regard se pose dans sa tournée et vient chambouler à nouveau ses envies les plus profondes.

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